Une seule certitude : Joyandet sera candidat

Publié le par David Régazzoni

Le ministre devrait l'annoncer le 21 novembre. Mais de nombreux points ne sont pas réglés.

Le changement n'est pas que sémantique : en passant du statut de « chef de file », que les militants UMP lui ont accordé par vote le 22 mars dernier, à celui de tête de liste, Alain Joyandet s'apprête à franchir le Rubicon. Il devrait en faire l'annonce lors de la « convention régionale sur le développement économique et l'emploi » qu'il organise le 21 novembre à Besançon et qui doit réunir l'ensemble des composantes de la majorité présidentielle. Une façon pour lui de devancer l'appel puisque la direction nationale de l'UMP a décidé depuis longtemps de dévoiler la majorité des têtes de listes régionales une semaine après, le 28 novembre. « Il est prêt et la date correspond au calendrier qu'il s'est fixé. Et puis il a sans doute envie de le dire lui-même aux militants plutôt que de laisser à Paris le soin de le faire », croit savoir un membre de l'UMP du Jura.  « Il a véritablement envie de s'investir en Franche-Comté », confirme Sylvie Vermeillet qui, sauf coup de théâtre, devrait conduire la liste UMP dans le Jura.
« Quelqu'un qui compte »
Reste que le secrétaire d'Etat à la Coopération tient aussi à son poste ministériel. Et la règle établie par L'Elysée au printemps selon laquelle tout ministre élu à la tête d'une région devrait démissionner du gouvernement dans la foulée l'a sans doute longtemps fait hésiter. Mais comme l'a rappelé Xavier Bertrand, secrétaire général de l'UMP, lors de sa venue dans le Jura la 31 octobre, « Alain Joyandet est quelqu'un qui aime prendre des risques ». Une propension que le ministre confirme, lui qui parie sur le fait qu'il peut y avoir des exceptions à la règle, comme il le confia ce jour-là. Pas question pour autant de jouer à pile ou face avec son avenir : Alain Joyandet va se donner le maximum d'éléments pour tenter de convaincre le chef de l'Etat, dont il est un des fidèles, de lui permettre de déroger. Ainsi, il a commandé il y a quelques semaines un sondage dont le résultat pourrait lui être fort utile. Une étude à l'échelle de la région selon laquelle il apparaît que 78% des électeurs, de droite ou de gauche,  préfèrent un président de Région qui soit également ministre, faisant ainsi fi de la notion de cumul.           
Xavier Bertrand l'avait d'ailleurs dit à Lons : « Alain Joyandet est quelqu'un qui compte, et ça peut aider ». Une déclaration pour le moins paradoxale de la part de celui qui est chargé de défendre le principe de non cumul ministre-président de région : privé de son portefeuille, Alain Joyandet perdrait sans doute cette influence que lui prête le secrétaire général de l'UMP, même si ce dernier indiquait qu'il avait pour lui « quelques idées » pour l'avenir. Le poids de n'importe quel responsable national de l'UMP – car c'est probablement à cela que pense M. Bertrand – est sans commune mesure avec celui d'un membre du gouvernement. 
Conflits
A l'heure où il se lance clairement dans la bataille, Alain Joyandet à un autre problème à régler, tout autant épineux. La question est de savoir où lui, maire de Vesoul, sera tête de liste départementale.  La logique voudrait qu'il soit candidat dans son fief de Haute-Saône, mais la réalité politique a ses propres critères. Si la question du meneur de la liste départementale est réglée pour le Territoire de Belfort et le Jura, la question, n'est pas tranchée dans le Doubs, terre de conflits internes à l'UMP  qui rejaillissent sur la question du leadership aux régionales. Le ministre pourrait être tenté d'y conduire la liste afin de mettre tout le monde d'accord. Une hypothèse dans laquelle il prêterait le flanc aux accusations de parachutage que ne manqueraient pas de soulever ses adversaires, socialistes et Verts en tête. Un point qu'il n'a semble-t-il pas encore tranché et qu'il ne devrait donc pas aborder le 21 novembre. D'autant que la constitution des listes est en plein chantier, au point que les certitudes dont on a pu se faire l'écho ces dernières semaines, dans le Jura comme ailleurs, peuvent avoir du plomb dans l'aile. Finalement, aujourd'hui, on peut être sûr d'une chose : Alain Joyandet sera samedi officiellement candidat. Reste à savoir où et avec qui.
Pour mémoire, interview d'Alain Joyandet de décembre 2008

Publié dans Régionales 2010

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article