Pourquoi Clément Pernot n'ira pas aux régionales

Publié le par David Régazzoni

Outre celui de Dominique Bonnet, maire de Poligny, Alain Joyandet a évoqué, le 31 octobre, le nom de Clément Pernot quand il s'est agi d'évoquer, en guise de colistiers idéaux pour les régionales, "ceux qui ont fait leur preuve" en remportant une élection. De fait, l'intéressé est l'archétype du vainqueur : réélection dès le premier tour aux cantonales et accession aisée à la mairie de Champagnole avec, dans la foulée, la présidence de la communauté de communes Ain-Angillon-Malvaux. Bref, une bête à concours comme semble les apprécier la tête de liste UMP aux régionales. A ceci près qu'à partir d'un certain seuil, la loi anti-cumul est là pour réfréner les ardeurs des plus avides. Et si Clément Pernot veut briguer un poste de conseiller régional, il devra, en cas d'élection, lâcher l'un des deux autres mandats acquis au suffrage direct l'an dernier.
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ien ancré
Or, abandonner une mairie dont il rêvait depuis toujours, au point de l'avoir conquise malgré son prédécesseur Jean Charroppin, est tout bonnement inconcevable. L'autre piste l'est tout autant. La droite du conseil général refuserait catégoriquement qu'il abandonnât son poste de conseiller général pour se lancer dans la course aux régionales. Ce serait prendre le risque de devoir démissionner et de provoquer une cantonale partielle. Dans une situation d'égalité parfaite (17 à 17) entre gauche et droite depuis les cantonales de 2008 où la présidence ne revient à la droite qu'au bénéfice de l'âge, celle-ci ne tient certainement pas à se lancer dans une aventure hasardeuse. L'UMP a appris à ses dépends qu'il n'y a plus de forteresse imprenable, même un canton bien ancré comme Champagnole. D'autant que les élus UMP considèrent le climat dans l'opinion peu favorable. Un risque qui serait au passage disproportionné par rapport au gain à en espérer. Le mandat de conseiller régional - éventuellement - ainsi obtenu a vocation à ne durer que jusqu'en 2014, date de la mise en place de la réforme des collectivités et de la dissolution par la loi de toutes les assemblées régionales. Par conséquent, il ne faut pas être grand oracle pour pouvoir avancer sans risque que Clément Pernot ne sera pas candidat en mars 2011. On ne peut dès lors s'empêcher d'interpréter la place de choix dont bénéficiait, à la table d'Alain Joyandet, David Dussouillez, le jeune adjoint de Clément Pernot, lors de la fête départementale de l'UMP. Car la région de Champagnole doit tout de même avoir sa place sur la liste et David Dussouillez pourrait être son représentant. Un fidèle de Clément Pernot qui, le moment venu, s'effacerait sans états d'âme. Car rien n'interdit en revanche de penser que Clément Pernot siège un jour à la Région : dans cinq ans, son statut de conseiller général sortant en fera le candidat idéal à l'élection du conseiller territorial d'un canton élargi aux Planches et à Nozeroy. Mieux vaut dès lors ne pas être en concurrence avec un conseiller régional sortant tenté lui aussi de faire jouer sa légitimité acquise pendant 4 ans. En prévision, la fidélité de M. Dussouillez est un gage de tranquilité pour le maire de Champagnole. Reste toutefois une inconnue, que la loi ne manquera pas de trancher d'ici là : la fonction de conseiller territorial sera-t-elle considérée, en regard de la notion de cumul, comme un seul mandat ou comme l'équivalent de deux mandats ? Un point qui aura évidemment un intérêt global, bien au-delà du seul cas Clément Pernot.

Publié dans Régionales 2010

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