Quel avenir pour l’ancien FN devenu UMP ?

Publié le par David Régazzoni

Hôtel de Grammont, Maurice Batail n’est pas un conseiller régional comme les autres. Elu en 2004 comme tête de liste du Front national dans le Jura, il a quitté le parti fin 2007, lassé dit-il de la rhétorique lepeniste. Puis, après avoir siégé en indépendant pendant un an, il a rejoint l’UMP début 2009 avant d’intégrer le groupe à la Région. « Je suis considéré comme ceux qui sont arrivés tardivement : on ne me saute pas au cou, mais il n’y a pas de problème », répond-il à la question de son intégration dans le groupe. Reste que son assimilation complète par ses nouveaux amis est une question qui commence à se poser davantage à mesure que les régionales approchent. Car il est hors de question pour lui de réintégrer d’ici là le FN, un parti dans lequel il dit s’être « égaré » durant quatre ans et dans lequel son nom est inscrit, selon le secrétaire départemental Jean-Pierre Mouget, « sur la liste des indésirables ». Maurice Batail se verrait bien en revanche faire acte de candidature pour la future liste UMP : « Je n’ai qu’un mandat, et suis de ce fait disponible », argue-t-il, estimant qu’il peut créer « un pont avec des électeurs perdus au Front national ». « On ne peut se priver d’aucune voix et il ne faut rien négliger. Dès lors, je peux être un atout », continue-t-il évoquant au passage la fameuse « prime aux sortants ».

 

« Envie »

Un moyen comme un autre de s’assurer un avenir, à l’heure où les candidatures commencent à se bousculer à droite. A l’UMP, on ne dit ne pas se préoccuper particulièrement de son cas. « Il est dans le groupe et comme tous les conseillers régionaux sortants, il a envie d’être sur la liste », estime simplement son collègue Jean Burdeyron. Hélène Pélissard, secrétaire départementale du parti, se retranche quant à elle derrière le fonctionnement de l’UMP : « Tout le monde a le droit de présenter sa candidature. Ce sera ensuite au comité départemental de trancher. Sans compter que l’avis de la tête de liste régionale, Alain Joyandet, aura aussi son importance ». Maurice Batail le sait, ce n’est pas au conseil régional que se jouera son avenir, mais à l’intérieur du parti. D’ailleurs, il envisage sérieusement de demander son intégration au sein du comité départemental de l'UMP. Un droit dont il dispose en tant qu’élu, mais qu’il n’avait pas encore fait jouer.


David Régazzoni - Archive du 18 juin 2009

Publié dans Régionales 2010

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